Un peu d'histoire...

Il s'agit ni plus ni moins que le ski des origines de la glisse. Depuis plus de 5000 ans, les hommes ont cultivé les joies de la neige, en cherchant un moyen simple et pratique de pouvoir monter et descendre dans du terrain de montagne.

Avec l’invention du chronomètre et du dossard, le ski s’est scindé en deux grandes familles : les disciplines nordiques, et les disciplines alpines. Le ski de randonnée nordique a longtemps subi l’évolution du ski de fond au travers d’un matériel trop fin et trop léger pour pouvoir envisager le plaisir de faire de beaux virages dans les descentes.

Depuis quelques années, le matériel a beaucoup évolué et on trouve des skis à écailles dans le commerce, avec des lignes de côtes généreuses. En mode mid fat, on trouve aujourd’hui des skis de rando nordique, avec un beau rocker, du 118 en spatule, 94 au patin et 109 au talon. Hormis les écailles on est plus tellement dans la catégorie ski de fond. Côté fixations, une monture de télémark fait bien l’affaire, car oui le backcountry nordique se distingue de la rando alpine en cultivant les plaisirs du talon libre.

Côté chaussures, une belle paire de chaussures de télémark en cuir un peu old school fait bien l’affaire. Indispensable à la précision, une boucle de serrage micrométrique au coup de pied et une au collier. Pour une pratique en terrain plus engagé, une chaussure de télémark à coque plastique peut s’avérer redoutable en descente. L’important c’est de conserver un déroulé naturel du pied en montée et de rester béton en torsion pour pouvoir carver en descente. 

Une ode à l'évasion 

Le backcountry version nordique reste une activité de randonnée, comme en ski de randonnée alpin, le plaisir de la descente ne s’achète pas, mais se gagne avec un peu d’effort. En revanche la version nordique se distingue de la version alpine, car il n’y a pas de manip de matos pour basculer de la montée à la descente, et ça, c’est une vraie liberté !

Autre distinction : le déroulé naturel du pied, la nature nous a pourvus d’articulations dans les doigts de pieds et dans les chevilles que l’on sollicite naturellement en rando nordique, contrairement à une fix à pivot de rando, avec chaussure rigide. Cela a pour conséquence qu’à poids identique sur la balance, un matériel de rando nordique semble plus léger à amener au sommet qu’un matos de rando alpine.

La liberté absolue !

Côté terrain de jeu, on joue volontiers sur la liberté de ne pas avoir à peauter et dépeauter, ce qui donne un peu moins de monotonie dans la journée qu’une montée sèche, pour une descente unique. C’est un des plaisirs de la randonnée nordique de pouvoir apprécier la glisse dans des micros reliefs : trois belles courbes une compression un saut, et on enchaine sur une montée de 20m avant d’aller poser 5 ou 6 virages dans la déclivité suivante, c’est un concept qu’on ne peut guère envisager en rando alpine.

Après comme en rando alpine, on apprécie le plaisir d’être dehors, dans des terrains vierges de traces de skieurs, où le rapport à la montagne est différent de celui des terrains aménagés. La rando nordique c’est avant tout du calme, du paysage, des environnements préservés et de la glisse.

Pour un vrai parfum de vacances, on évite de faire transpirer inutilement les clients et on propose de belles petites pauses, en cabane ou devant un beau panorama si le soleil est de la partie, avec dans sa besace les meilleurs produits du terroir en versions solides et liquides.

Accessible à tous 

Le backcountry nordique s’adresse à tout le monde, avec un vécu d’alpin il y a quelques ajustements à faire pour devenir serein en descente avec une fix talon libre et une chaussure plus légère. Côté attitudes, c’est un peu comparable au ski alpin en poudreuse : on ne tire pas sur les languettes des chaussures pour ne pas enfourcher et manger la poudre, en rando nordique si tu pousses les tibias sur les languettes des chaussures tu manges tes spatules. Avec un vécu de fond, tout devient plus facile.

Et pour un débutant complet, c’est souvent plus simple de découvrir la glisse en backcountry, car on se sent moins prisonnier qu’avec des talons bloqués comme en alpin, et on est radicalement plus stable que sur des skis de fond. En descente on est sur un matos de télémark, qui permet également de faire du chasse-neige, du stem, du virage parallèle avec des conduites dérapées, du virage coupé, et à défaut d’avoir un répertoire aussi large : de la traversée conversion.

Le backcountry nordique peut se décliner de 1000 et une façon, ça peut être contemplatif, sportif, ludique. C’est une bonne façon d’aller chercher le pain et les croissants à la boulangerie du village, comme un bon moyen d’aller s’isoler sur les hauts plateaux du Vercors, dans les vallées glaciaires suspendues de Maurienne ou dans les combes perdues du Jura.

On peut les chausser devant le garage, pour partir glisser dans toutes les pentes qui nous tirent les yeux. On peut sortir la pelle dans le champ du voisin et s’aménager un kick où on ne sera pas obligé de chausser et déchausser entre deux jumps. Avec beaucoup de liberté et un peu d’imagination, la nature devient vite un magnifique snowpark.

Le ski de demain ?

Au cours des 6 dernières années, les ventes de ski de rando nordiques ont progressé de plus de 30% chaque année. Dans les sections de clubs alpins, le nombre des sorties proposées va croissant, avec certaines sections où la randonnée nordique tend à dépasser la randonnée alpine.

On observe une évolution des attentes de la clientèle fréquentant les stations de ski : avec une demande pour des activités douces, calmes, contemplatives, plus responsables, moins polluantes et authentiques… Le ski de rando nordique reste une activité encore méconnue du grand public, car trop peu de professionnels cherchent à la développer. 

Cet hiver, ressourcez-vous en pleine nature en découvrant une activité hors des sentiers battus. 

Retrouvez les écoles de ski ESI proposant cette activité ici